Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France

« Nous sommes confrontés à des défis immenses. Une adaptation de notre système de santé est indispensable. La FHF se doit d’être présente, de faire des propositions, d’accélérer la défense de l’hôpital public. » Peu avant son élection par le conseil d’administration de la FHF, Arnaud Robinet dessinait les priorités de son mandat (1). Résolu, comme son prédécesseur Frédéric Valletoux, à ne pas « opposer public et privé », il soulignait son souhait de renforcer encore les liens entre les fédérations régionales : « Il se passe des choses extrêmement importantes dans nos régions, en termes d’innovation, d’expérimentation […]. On doit en faire profiter l’ensemble du système de santé. » Des propos et une vision qui témoignent d’un parcours nourri par sa pratique hospitalière et ses engagements d’élu de terrain.

Spécialiste des questions de santé

Né le 30 avril 1975 à Reims, où il poursuit toute sa scolarité, Arnaud Robinet obtient en 2003 un doctorat de recherche en biochimie et biologie moléculaire. Quatre ans plus tard, il devient maître de conférences et praticien hospitalier en pharmacologie à l'université de Reims Champagne-Ardenne et au CHU de Reims.

Dès 2001, encore étudiant, il s’engage comme conseiller municipal de Reims. Élu conseiller général en 2011, puis député de la Marne en 2008, il devient pour la première fois maire de Reims en 2014, mandat qu’il occupe toujours aujourd’hui.

En tant que parlementaire, il siège au sein de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, préside une mission d'information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie et participe à celle sur le Mediator. 

C’est en 2018 qu’Arnaud Robinet est élu pour la première fois à la présidence de la Fédération hospitalière Grand Est. Également président du conseil de surveillance du CHU de Reims, il renouvelle son mandat en 2021. Il devient, la même année, vice-président du Conseil régional du Grand Est. En septembre 2022, Arnaud Robinet se déclare candidat à la présidence de la FHF.

Ouverture, indépendance, écoute et dialogue

Arnaud Robinet affiche sa volonté d’agir de manière « rapide et efficace » à la refondation du système de santé, tout en capitalisant sur le travail collectif mené par les équipes de Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF. Attaché à l’indépendance de la FHF, le maire de Reims souhaite porter haut et fort les attentes des établissements sanitaires et médico-sociaux publics en poursuivant la dynamique de dialogue avec toutes les parties prenantes : représentants des usagers, professionnels de ville, associations d’élus, décideurs et industriels.

Cette méthode, alliant écoute et ouverture, sera mise au service de plusieurs orientations. Qu’il s’agisse de la prise en charge des patients, des parcours de santé, du médico-social et des politiques de prévention, Arnaud Robinet entend faire confiance au travail de proximité conduit à l’échelle des territoires, tout en plaidant pour davantage de coordination.

Dans le domaine des ressources humaines, l’amélioration des conditions d’exercice et un meilleur accès aux formations devront contribuer à l’attractivité des métiers hospitaliers. Jugés « prioritaires » ces chantiers seront abordés dans un esprit de responsabilité et de crédibilité financière.

Désireux d’«investir dans l’avenir », Arnaud Robinet souhaite porter une attention toute particulière à la recherche, à l’innovation et au numérique. Sur ce sujet, le soutien de l’Etat sera décisif, notamment pour assurer la protection des données médicales et défendre les établissements exposés aux cyber-attaques.

Enfin, Arnaud Robinet place sa présidence sous le signe de la transition écologique. Responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre du pays, le secteur de la santé doit prendre toute sa part dans la lutte contre le changement climatique et faire preuve de davantage de sobriété, notamment énergétique. Un virage qui, selon le nouveau président de la FHF, « s’avère indispensable et bénéfique, notamment sur le plan budgétaire. »

¹ Interview pour Le Quotidien du Médecin, le 9 septembre 2022.