« Nous avons montré à nouveau ces derniers mois quelle pouvait être la contribution collective de la Fédération hospitalière de France à un certain nombre de débats », a rappelé Frédéric Valletoux en ouvrant les Universités d’été de la FHF, le 8 septembre dernier. Aux médecins, directeurs, élus et représentants d’usagers présents, le président de la FHF a cité en exemple la réflexion de la Fédération sur la laïcité à l’hôpital, son combat pour rendre l’hôpital éligible au fonds d’aide lié aux emprunts toxiques, ou encore ses interventions dans la discussion du projet de loi de santé : définition des groupements hospitaliers de territoire (GHT), réaffirmation de la notion de « service public », appui de certains dispositifs de prévention, extension des contrôles de la Cour des comptes aux cliniques...
S’appuyer sur le terrain
Le temps de travail à l’hôpital est aussi l’un des principaux dossiers sur lesquels la FHF se positionne en cette rentrée, en tant que « communauté hospitalière », sans considérations catégorielles. Mais le président de la FHF a surtout insisté sur l’enjeu des GHT, prédisant « de grands chamboulements sur certains territoires ». « Néanmoins, on ne peut pas avoir poussé comme nous l’avons fait le caractère obligatoire des GHT pour ensuite être frileux sur le terrain », a-t-il prévenu. Mais il y a matière à discussion sur le dessin des coopérations et sur la méthode, pointe Frédéric Valletoux car la FHF réaffirme son opposition à des découpages pensés par l’administration d’Etat : « Ce sont les projets médicaux partagés sur le terrain qui doivent faire émerger les GHT. »
Les membres de la FHF présents ont convergé lors de tous les débats sur la nécessité absolue de laisser la main aux acteurs de terrain, gage de la réussite de la transformation du système de santé.
Signal d’alarme face aux incohérences politiques
La FHF compte bien « veiller à la cohérence des mesures mises en œuvre dans le secteur hospitalier ». Oui à des économies, oui à une nécessaire réorganisation, mais de manière cohérente. C’est pourquoi il a été demandé par courrier à l’ensemble des adhérents de faire remonter les « injonctions contradictoires » auxquelles est soumis l’hôpital public. C’est pourquoi aussi la FHF proposera un amendement au PLFSS pour rendre obligatoire la participation des médecins libéraux à la permanence des soins. L’occasion de rappeler que la Fédération s’attellera au plus tôt à l’élaboration d’une plateforme politique en vue de l’élection présidentielle de 2017, en appelant à des aller-retours avec les structures régionales de la Fédération.
L’occasion enfin d’évoquer l’un des enjeux internes de la FHF : la réorganisation de ses fédérations régionales dans le cadre de la réforme territoriale. L’échéance est fixée pour fin 2015, avec un délai de grâce au 30 juin 2016. « Il serait paradoxal que les ARS y arrivent et pas nous ! », a lancé Frédéric Valletoux.