« Le virage ambulatoire ne se fera ni contre, ni sans l’hôpital, mais au sein de l’hôpital et à partir de l’hôpital, a martelé Nicolas Revel le 9 septembre. C’est l’intérêt bien compris des patients. C’est aussi l’intérêt bien compris des établissements en termes de charges fixes. Et ce sera demain l’intérêt bien compris de l’Assurance maladie. » Le taux de chirurgie ambulatoire est aujourd’hui de 42 %, l’objectif est de 57 % en 2017, a-t-il rappelé. Un objectif accessible... si l’on suscite la coopération des hospitaliers.
Contre des transferts d’enveloppes vers la ville
En termes de régulation médico-économique, Nicolas Revel a fait part de quelques unes de ses « convictions » : un Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) qui se situe durablement sous les + 2 % (+ 1 ,75 % prévu en 2016), des gisements d’économies encore possibles en se fondant sur le principe du « juste soin »... Mais « la solution n’est pas de déplacer ‘’X’’ milliards d’euros de l’hôpital vers la ville, comme certains le préconisent à l’approche de la négociation de la convention médicale, a-t-il prévenu. Ce n’est pas raisonnable quand on connaît les efforts réalisés par l’hôpital depuis quelques années ».
Nicolas Revel a cependant appelé la communauté hospitalière à travailler de concert avec l’Assurance maladie sur la pertinence des soins, et à participer aux expérimentations du Programme d’accompagnement au retour à domicile des patients (Prado) qui donnent « des résultats probants » (baisse de la durée moyenne de séjour sur la maternité, baisse des soins de suite et de réadaptation sur l’orthopédie, recours plus rapide au médecin traitant en sortie d’hospitalisation dans les cas d’insuffisance cardiaque...).
Expérimentation de contrôles T2A fondés sur l’échange
Sur le sujet sensible des contrôles T2A, sujet attendu impatiemment par toute l’assistance, le directeur de la CNAMTS a insisté sur sa volonté d’en faire un exemple de dialogue. « Bien sûr l’Assurance maladie a un positionnement de régulation nécessaire. Mais les contrôles actuels ont abouti à des tensions alors que le pourcentage de séjours en anomalie reste stable entre 40 et 50 %. Cela donne à réfléchir à une autre méthode. » Des instructions ont été données en ce sens au service médical et aux caisses. Une nouvelle forme de contrôle basé sur l’échange sera probablement une source de travail supplémentaire pour le DIM, admet-il. « Mais elle s’inscrira dans une logique de dialogue et de confiance, seule capable d’améliorer les pratiques. Nous sommes en train de l’expérimenter avec certaines fédérations. Mon souhait est que la FHF puisse aussi être partenaire de cette nouvelle démarche. »
A l’issue de nombreux échanges avec la salle dans un registre apaisé, inédit ces dernières années entre les hospitaliers et l’Assurance maladie, Frédéric Valletoux a voulu conclure les débats sur une note optimiste : « Nous sommes partis sur de bonnes bases. Je n’avais jamais vu votre prédécesseur. Nous constatons un changement d’état d’esprit... ne doutons pas qu'il se diffuse dans vos rangs. »