Le secteur médico-social est un acteur indispensable de la recomposition hospitalière, a estimé Claude Evin en ouverture du salon Geront Expo

Date de publication : 23 Mai 2007
Date de modification : 23 Mai 2007

PARIS, 22 mai 2007 (APM) - Claude Evin, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a affirmé que le secteur médico-social était un acteur indispensable de la recomposition hospitalière, lors de l'inauguration à Paris du salon Geront Expo-Handicap Expo.

Organisée tous les deux ans par la FHF en alternance avec le salon Hôpital Expo, cette manifestation a été inaugurée mardi par Claude Evin. Cette année, le salon, qui se déroule au Parc des expositions de Paris du 22 au 24 mai, est organisé en parallèle avec le congrès européen des systèmes d'information, HIT 2007, qui a été inauguré mardi après-midi (cf dépêche APM SNKEM002).

Lors de son discours d'inauguration, Claude Evin a estimé que le secteur médico-social était un acteur indispensable de la recomposition hospitalière.

Rappelant que de nombreux établissements devaient restructurer leurs activités chirurgicales, il a souligné les "nombreuses opportunités de pivotements d'activité" notamment dans le domaine de la médecine et des soins de suite gériatriques, des activités orientées vers le domicile et des activités d'hébergement social et médico-social. "Cela doit être (...) un axe fort des politiques publiques", a-t-il affirmé.

Il faut "proposer aux petits et moyens établissements hospitaliers, qui s'interrogent sur le devenir de leur chirurgie, voire de leurs urgences, un 'contrat de changement'", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il fallait "cesser de tergiverser" sur la redéfinition des soins de longue durée (SLD).

"Les élus, directeurs et présidents de CME qui accepteraient de s'engager dans une démarche volontaire de redéfinition de leurs périmètres d'activité pourraient alors bénéficier d'un programme de soutien méthodologique et d'un accompagnement financier à la hauteur du processus de changement défini", a-t-il proposé, estimant que ce contrat de changement pourrait être porté par les futures agences régionales de santé (ARS).

Réagissant à la nouvelle organisation du gouvernement, Claude Evin a indiqué qu'il souhaitait que la "répartition des compétences au sein du gouvernement" puisse "respecter l'exigence d'une organisation décloisonnée entre sanitaire, médico-social et soins de villes (...) et être cohérente avec la dynamique des ARS".

"Malheureusement, cela ne paraît pas tout à fait être le cas, j'ai constaté qu'on avait recréé un cloisonnement (....), j'espère que ce découpage pourra être corrigé", a-t-il lancé.

AUCUNE REFLEXION SUR LE DMP DANS LE SECTEUR MEDICO-SOCIAL

Il a par ailleurs regretté qu'aucune réflexion d'envergure n'ait été menée concernant la mise en place du dossier médical personnel (DMP) pour le secteur social et médico-social, pourtant "concerné par le mouvement de modernisation des systèmes d'information".

Il a également exposé cinq idées fortes autour desquelles les politiques publiques doivent s'orienter. Il a d'abord estimé qu'il fallait développer l'offre en gériatrie en direction des personnes âgées, notamment en s'appuyant sur un "continuum de solutions diversifiées" qui repose sur les trois volets que sont le domicile, l'hôpital et le médico-social.

Il faut également "continuer à mettre en oeuvre la politique du handicap". Il a notamment plaidé pour un décloisonnement et une convergence des secteurs du handicap et des personnes âgées. La FHF a toujours défendu l'idée que les personnes handicapées ont des besoins comparables à ceux des personnes âgées, a-t-il rappelé.

A ce titre, il a regretté que la médecine physique et de réadaptation (MPR) ne dispose pas de reconnaissance pour le court séjour alors que "cette discipline a besoin, pour les personnes handicapées, d'équipements de diagnostic et de traitement".

Claude Evin a également rappelé que le programme du président de la République prévoyait la perspective d'une réévaluation de l'allocation adulte handicapé (AAH) à hauteur de 25% et a espéré que cet engagement serait "tenu dans les meilleurs délais".

Le président de la FHF a en outre estimé qu'il fallait "repenser la répartition des financements". Alors que la circulaire de campagne 2007 n'a alloué que 450 millions d'euros de ressources nouvelles, il faudrait porter cet effort annuel à 850 millions d'euros pour mettre réellement en oeuvre les objectifs du plan solidarité grand âge, a-t-il affirmé.

VALORISATION DES PROFESSIONNELS

Il a aussi plaidé pour une valorisation des professionnels qui doit passer notamment par une réduction du coût dissuasif des études d'aide-soignante ou de masseur-kinésithérapeute, par la promotion de l'apprentissage pour les plus jeunes et le développement de la formation en alternance pour les adultes et par la validation des acquis d'expérience (VAE).

Citant les récentes avancées obtenues comme la TVA à taux réduit et l'exonération de la taxe foncière ou la possibilité de financement des intérêts d'emprunts, il a demandé que "cet effort de subventions et d'aide à la pierre" puisse être poursuivi. Il a également estimé que les services de long séjour et les hôpitaux locaux ne devaient pas être oubliés alors qu'ils ne "bénéficient pas ou fort peu" du plan Hôpital 2007 et 2012 sur leur versant sanitaire.

Il faut "construire des dynamiques inter-établissements articulant sanitaire et médico-social", en utilisant les groupements de coopération sociaux et médico-sociaux, a-t-il insisté enfin.

Il a également soulevé la question de la préparation des médicaments à destination des établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Précisant que la FHF ne souhaitait pas la disparition des pharmacies rurales, il a indiqué que si ce dossier n'évoluait pas positivement, la fédération n'excluait pas de "mobiliser tout le secteur hospitalier public pour approvisionner les Ehpad publics et privés sous la forme juridique de pharmacie à usage intérieur (PUI) gérés par des groupements de coopération sanitaires".

La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2007 a prévu que les Ehpad ne disposant pas de PUI concluent avec les pharmaciens titulaires d'officine des conventions pour la fourniture en médicaments des résidents. Cette convention prévoit la mise en place d'une procédure concernant la préparation des doses à administrer, qui serait réalisée au sein de l'Ehpad, par le pharmacien lui-même ou par les infirmiers de l'établissement.

Le déconditionnement dans l'Ehpad fait l'objet de longue date d'un désaccord entre les responsables d'Ehpad et les pharmaciens, rappelle-t-on (cf dépêche APM SOKAO004).

mh/fb/APM polsan

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MHKEL006 22/05/2007 17:04 ACTU

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