Créé en 2005, l'Observatoire européen des risques est l'une des composantes de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (créée, elle, en 1996). Sa mission est d'anticiper, le plus en amont possible, les risques nouveaux et émergents dans le cadre du développement d'une "véritable culture de prévention des risques". Il publie aujourd'hui une brochure intitulée Risques nouveaux et émergents liés à la sécurité et à la santé au travail. Ce document d'une trentaine de pages, volontairement accessible à tous, passe en revue les principaux risques nouveaux et émergents.
Certains risques sont spécifiques à un type d'entreprise ou à certains secteurs. C'est le cas, par exemple, des risques chimiques dans les PME. Ces petites entreprises présentent en effet un taux d'accidents du travail liés aux substances dangereuses généralement plus élevé que dans les grandes entreprises. Bien que recourant largement aux substances chimiques, les PME ne disposent pas toujours de compétences et de procédures aussi évoluées que dans les grands groupes industriels. L'exposition aux rayons ultraviolet est un autre exemple, avec plus de deux millions de cas de cancers cutanés recensés en Europe. Elle touche à la fois les personnes travaillant en extérieur et exposées aux UV naturels (agriculteurs par exemple) et celles exposées à des sources artificielles (comme dans les techniques de séchage et la photothérapie).
D'autres risques sont en revanche communs à un grand nombre d'entreprises et de secteurs, comme l'exposition au bruit et les troubles auditifs. Ces derniers représentent d'ailleurs la quatrième maladie professionnelle en Europe. Certains risques sont plus directement liés aux progrès de la technologie. L'exemple le plus probant - et qui correspond parfaitement à la notion de risques émergents - est celui des nanotechnologies, autrement dit les technologies visant à créer et à manipuler des matériaux destinés au développement de matériaux et de produits à l'échelle nanométrique, en vue de l'exploitation de leurs propriétés physico-chimiques. Il existe aujourd'hui des inquiétudes sur leurs effets potentiellement négatifs sur la santé et l'environnement. Aussi cette question constitue-t-elle l'une des priorités européennes en matière de recherches sur la sécurité et la santé au travail.
Enfin, le tour d'horizon de l'Observatoire ne néglige pas les risques psychosociaux liés au travail. Longtemps ignorés, ceux-ci sont aujourd'hui mieux reconnus et pris en compte. Certaines études suggèrent en effet que 50 à 60% des journées de travail perdues trouveraient leur origine dans le stress professionnel.
A côté de ces différentes catégories de risques, l'étude s'intéresse aussi aux facteurs susceptibles d'avoir un impact sur ces risques : âge et sexe des salariés, répartition de l'emploi en secteurs économiques et catégories socioprofessionnelles, part de l'emploi à temps partiel et intérimaire... Il consacre ainsi des analyses aux jeunes travailleurs ou aux conséquences des déséquilibres hommes-femmes dans la vie professionnelle.
L'étude est disponible sur le site de l'Observatoire européen des risques.