Plus ou moins réticents au départ, les établissements hospitaliers se laissent de plus en plus souvent convaincre pour l’installation de caméras dans leurs locaux. C’est le cas du centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui a accueilli les saisons une et deux de la série documentaire Baby boom diffusée sur TF1. « Lorsque nous avons été contactés par la société de production Shine France pour ce projet de docu-réalité autour de la naissance, nous étions à la fois enthousiastes à l’idée de faire découvrir nos métiers et très exigeants sur le secret médical et l’approche éthique du sujet », explique Françoise Damageux, cadre du pôle femme-mère-enfant et sage-femme elle-même. « Finalement, nous avons été convaincus par la promesse émotionnelle du programme », complète la cadre de santé qui ajoute : « La société de production a rencontré tous les professionnels et respecté leur souhait d’apparaître ou non à l’image, charge à moi d’ajuster – dans la mesure du raisonnable – les plannings des professionnels ». Les équipes de l’hôpital avaient déjà accueilli des tournages, notamment ceux de l’émission de France 5, Les Maternelles, et celui du film documentaire Le premier Cri, sorti sur grand écran. Tous les services impliqués (des soins à la sécurité en passant par l’hygiène, la restauration, etc.) sont donc relativement rodés.
Des personnels aux sentiments mêlés
Les bénéfices en termes d’image pour l’établissement sont certains, même si ils n’ont pas été mesurés au-delà de l’accroissement des inscriptions en maternité et d’une notoriété inattendue pour les personnels mis en lumière. A l’issue du visionnage, ces derniers ont d’ailleurs été partagés dans leurs réactions, même si l’accueil du public pour Baby boom a été bon – et même très bon. « A titre individuel, certains ont pu ressentir une frustration de ne pas retrouver à l’écran toutes les facettes de leur métier. Mais tous se sont accordés pour dire que le travail d’équipe a été bien mis en valeur », analyse Françoise Damageux.Autre lieu, autre ressenti, mais pour le tournage d’une fiction cette fois. A l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) qui accueille notamment la très populaire série de France 3, Plus belle la vie, on est ravi de la mise en avant des personnels. Pour Bastien Ripert, chef de cabinet et responsable de la communication, « ils se reconnaissent dans leur quotidien, que ce soit dans la complexité de l’accueil des familles ou dans l’accompagnement des enfants, etc. ». En termes d’image de marque, les retombées sont positives puisque certains hôpitaux de l’AP-HM sont cités et que l’excellence des soins est mise en avant. D’ailleurs, certains matins, le siège de la rue Brochier se transforme en lycée !
Une manne financière à exploiter ?
Autre avantage – et non des moindres – de ces tournages, les recettes financières. Mais, là encore, tout est à nuancer. Pour le chef de cabinet et responsable de la communication marseillais, l’acceptation de tournages est liée à la volonté de tirer partie des différents patrimoines de l’AP-HM. Le cinéma ne serait qu’une des facettes d’une stratégie de développement plus vaste. Ainsi par exemple, si une personne s’occupe des régies à temps partiel, ce ne sont pas moins de deux juristes qui valorisent à plein temps le patrimoine immobilier. Bastien Ripert note d’ailleurs une hausse constante des recettes cinématographiques : « En 2010, nous étions à 46 jours de tournage pour 50 000 € euros de recettes, en 2011, avec notamment le tournage du film La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli, nous en sommes à 80 jours pour 100 000 € de recettes ».La valorisation financière peut être différente. C’est le cas à Poissy-Saint-Germain-en-Laye où une somme a été fixée dans la convention afin de couvrir les frais juridiques (convention, autorisations de tournage, etc.), le temps passé pour la gestion technique et administrative du tournage ainsi que le pré-visionnage par deux professionnels médicaux. Enfin, le hall de la maternité a pu être rafraîchi et embelli.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du CHI de Poissy-Saint-Germai-en-Laye et sur celui de l’AP-HM
[source : hopital.fr]