PLFSS 2025 : La FHF demande un ONDAM qui garantisse les fondamentaux du bon fonctionnement de notre système de santé, avec des propositions durables pour ne pas renouer avec une politique de rabot

Date de publication : 8 Octobre 2024
Date de modification : 8 Octobre 2024
Alors que le gouvernement s’apprête à présenter le PLFSS en conseil des ministres, la FHF s’inquiète du niveau de l’ONDAM au vu de la situation des établissements.

Le risque est d’aggraver la situation de sous-recours sur certaines activités prioritaires, d’obliger les établissements à repousser des investissements, et de limiter leur capacité de recrutement.

Aussi, la FHF défend une approche de responsabilité pour préparer l’avenir sans sacrifier le présent : un engagement partagé à initier des réformes d’efficience, associé à un financement à la hauteur des besoins dans l’immédiat.

Si la progression de l’ONDAM global annoncée à + 2,8 % était confirmée, ainsi que l’hypothèse de+ 3,1% pour l’ONDAM établissements de santé, cela se traduirait a par une hausse réelle de seulement+ 0,2 %, soit +200M€. En effet, il convient de prendre en compte les effets de l’inflation et de la provision CNRACL.

UN FINANCEMENT INSUFFISANT EFFACERAIT LES EFFORTS CONDUITS PAR LES ÉTABLISSEMENTS CES DERNIÈRES ANNÉES

 

Alors que 63 % des Français ont déjà renoncé aux soins dans les cinq dernières années et qu’une dette de santé publique de l’ordre de 3 millions de séjours persiste depuis le Covid, un ONDAM insuffisant fragiliserait des spécialités médicales comme la cardiologie, la neurologie, la rhumatologie et la médecine digestive, qui sont les plus touchées par un sous-recours en matière de soin et un sous-financement.

Dans le même temps, ce sont les capacités de fonctionnement et d’investissement des établissements qui sont mises en danger. Par exemple, la non-compensation de l’inflation se chiffre actuellement à 1,3 milliard d’euros, soit l’équivalent de plus de 20 000 équivalents-temps-plein (ETP) infirmiers. Alors que les enquêtes annuelles de la FHF montrent une dynamique favorable en matière de recrutement – le taux de postes vacants infirmiers est passé de 5,7% au printemps 2022 à 3% fin 2023 – un ONDAM insuffisant pourrait casser cette dynamique des CHU et de CH et annuler trois ans d’effort conduits depuis le Covid.

La FHF demande donc aux pouvoirs publics de sanctuariser le financement de notre bouclier sanitaire, de sanctuariser la recherche publique et l’innovation. Au regard de la situation des finances publiques, la FHF recommande de lancer les réformes de fond qui permettront de rendre le système de santé plus efficient, au bénéfice de toutes et tous.

 

UN EFFORT D’EFFICIENCE GLOBAL POUR QUE CHAQUE EURO INVESTI SOIT UN EURO UTILE POUR LA COLLECTIVITÉ

 

Le premier levier d’efficience, défendu par la FHF depuis de nombreuses années, est la pertinence des soins. Il y a un travail à initier pour supprimer les actes non pertinents, évitables voire inutiles; pour lutter contre les hospitalisations urgentes évitables, particulièrement des personnes âgées ; ainsi que pour fluidifier les prises en charge des patients souffrants de maladies chroniques.

La FHF appelle à initier, réellement, le virage préventif pour réaliser des gains palpables en matière de santé en même temps qu’une maîtrise pérenne des dépenses. Selon la Cour des Comptes, un gain d’un an d’espérance de vie en bonne santé ferait économiser environ 1,5 milliard d’euros par an : mieux prévenir, c’est moins avoir à guérir.

  • Parmi les mesures de prévention que nous recommandons :
  • Renforcer la vaccination, pour mieux protéger les populations vulnérables ;
  • Intensifier les campagnes de dépistage ;
  • Assumer de promouvoir de meilleures habitudes de vie et de santé avec une stratégie de prévention globale et nationale.

 

Enfin, la FHF plaide pour une Éthique de Responsabilité partagée pour mieux répartir l’effort et le poids de la solidarité entre tous. En particulier, elle souhaite par exemple faire participer au financement de la prévention les acteurs responsables de procédés ou produits fabriqués dont les effets sont négatifs sur les déterminants majeurs de santé.

 

Pour le président de la FHF, Arnaud Robinet : 

 

Le contexte budgétaire actuel exige un esprit de responsabilité. C’est pourquoi nous proposons aux pouvoirs publics et à l’ensemble des acteurs du système de santé une approche autour de deux axes : la garantie de moyens à la hauteur des besoins d’un côté, et l'engagement partagé à lancer les réformes de fond qui permettront de rendre le système de santé plus efficient, au bénéfice de tous. Seule une vision pluriannuelle nous permettra de construire un système plus performant à l’avenir, sans prendre le risque de sacrifier le présent.

Contact presse -  [email protected]

 

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