Urgences: une gestion de crise en petit comité !!

Date de publication : 3 Mars 2009
Date de modification : 3 Mars 2009

Les hôpitaux viennent d’apprendre, par la presse, que les chefs d’établissement allaient être invités à prendre des mesures immédiates pour pallier l’engorgement des services d’urgences.

Cette décision est présentée comme l’issue heureuse d’une réunion entre le Ministre et les médecins urgentistes.

La Fédération Hospitalière se félicite du dialogue entre les pouvoirs publics et les professionnels de santé, surtout en cette période de grand malaise dans ce secteur.

Pourtant, elle n’ose même plus s’étonner d’être exclue de discussions qui concernent au premier chef les établissements qu’elle représente légalement, puisque tel semble être le modus operandi en vogue depuis quelques mois.

Négociations avec les personnels par corporation,

Décisions relevant des attributions légales des directeurs d’hôpital hors leur présence

Information prioritaire de la presse

Traitement dans la précipitation de questions pourtant récurrentes

Voilà bien ici les ingrédients d’une potion qui ne peut qu’aggraver la fatigue et l’émotion de ceux qui essaient loyalement de faire leur devoir et qui, actuellement, subissent désaveux, défiance voire insultes.

La FHF considère qu’il s’agit d’une nouvelle fausse note dans une partition déjà cacophonique !

Bien que n’ignorant pas et comprenant le désarroi des personnels des urgences et des SAMU (voir communiqués de presse du 10 novembre 2000 et 28 novembre 2001), elle fait observer, sur le fond que :

- La diminution des capacités en lits a constitué un objectif prioritaire des autorités de tutelle. Elles en ont fait un élément de la performance des établissements malgré les mises en garde de la Fédération Hospitalière de France inquiète des conséquences notamment en période hivernale (communiqué de presse du 13 décembre 2000)

- Les lits de soins de suite n’ont pas été créés à due concurrence de la suppression des lits actifs.

- La réponse aux questions d’urgence ne concerne pas seulement les hôpitaux. Chacun sait, par exemple, qu’une partie des médecins généralistes « trouvent les moyens de se soustraire aux astreintes » selon l’expression même du journal « Le Monde » ou que le secteur à but lucratif a préféré orienter ses activités vers la médecine essentiellement programmée (communiqué de presse du 21 juillet 2001).

La Fédération Hospitalière de France réaffirme la loyauté des directeurs d’établissements envers leur Ministre et lui rappelle qu’ils se tiennent constamment à sa disposition lorsque nécessaire, via leur représentation. Ils savent se rendre disponibles à tout moment et particulièrement quand la gravité des évènements le requiert. Ils demandent à émettre les suggestions que leur compétence les autorise légitimement à exposer dans une vison globale de l’institution et ne négligent jamais de mettre en oeuvre les directives qui leur sont adressées dans le respect de l’autonomie de gestion des établissements.

Le Président

Gérard LARCHER

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