Rouen : un « buccobus » pour aller à la rencontre des résidents d’Ehpad

Date de publication : 31 Mai 2013
Date de modification : 31 Mai 2013

Les résidents d’Ehpad ont des difficultés à se rendre jusque chez le dentiste ? Le dentiste vient à eux ! C’est dans cet esprit que l’association Réseau Gérontologique de la Rive Gauche rouennaise fait circuler un « buccobus » dans neuf Ehpad depuis le 1er janvier 2013. L’Union française pour la santé bucco-dentaire, partenaire du projet, leur loue un de ses véhicules. « Le camion est équipé comme un vrai cabinet dentaire. Le professionnel peut relever des empreintes dentaires, ajuster des prothèses, ou pratiquer des anesthésies locales », explique Jean-Luc Emo, directeur d’Ehpad. Un chirurgien-dentiste et une assistante dentaire sont salariés à mi-temps et tournent deux ou trois jours par semaine dans les établissements publics, privés ou associatifs du réseau. La première mission du dentiste : aller à la rencontre des résidents, chambre par chambre, afin de dépister les besoins de chacun, et ceux-ci semblent importants/considérables. Au total, les initiateurs du projet ont compté que sur les 1 000 résidents, une moitié environ devrait avoir recours au dentiste, et être vus deux à trois fois en consultation.

La prévention, à travers la formation du personnel soignant à l’hygiène bucco-dentaire quotidienne, mais aussi la continuité des soins et la liaison entre le dentiste et le médecin traitant représentent les grands enjeux du projet. « Souvent, les personnes âgées ne sont pas allées voir un dentiste depuis plusieurs années. Les cabinets sont trop loin de chez elles, non accessibles aux fauteuils roulants, ou leur démence rend difficile une consultation. Résultats : leurs bouches s’infectent et leurs prothèses ne sont plus adaptées », ajoute Jean-Luc Emo. Ces problèmes bucco-dentaires, loin d’être anodins, peuvent entraîner une dénutrition et même des problèmes cardiovasculaires.

Côté finances, le dispositif coûte 186 000 euros par an. En plus des actes pris en charge par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), le projet a reçu des subventions de l’Agence régionale de santé de Haute-Normandie, des fédérations de retraite complémentaire Agirc-Arrco et de la CPAM.

Article paru dans Interactions #14, le magazine de la FHF, en mai 2013.
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