La prise en compte des enjeux du développement durable par les campus s’est largement accélérée en France depuis 2009 avec l’article 55 de la loi Grenelle 1 stipulant que « les établissements d’enseignement supérieur élaboreront pour la rentrée 2009 un « Plan Vert » pour les campus ».
Le canevas de ce « Plan Vert » est structuré en cohérence avec la Stratégie nationale du développement durable et accompagné d’un référentiel commun aux écoles et aux universités. Ce référentiel permet à chaque établissement d’établir un autodiagnostic de ses pratiques sur les cinq thématiques suivantes : management et gouvernance, politique sociale et ancrage territorial, gestion environnementale, enseignement et formation et activités de recherche. Incités à avancer dans ce sens par le cadre législatif, plus d’une centaine d’établissements d’enseignement supérieur français (soit un tiers du total) ont rempli le référentiel Plan Vert et fait une évaluation globale de leurs pratiques en 2010.
La troisième édition du Guide des campus responsables - Le répertoire 2010 des bonnes pratiques sur les campus français
Créée à la rentrée 2006, l'initiative Campus responsables fait paraître pour la troisième année consécutive son Guide, téléchargeable sur le site www.campusresponsables.com.
Ce Guide, publié avec le soutien de l’Ademe et en partenariat avec le mensuel Terra Eco, recense les bonnes pratiques des établissements d’enseignement supérieur en lien avec les cinq thématiques du « Plan Vert ». L’objectif est de mettre en avant les meilleures pratiques pour inciter tous les établissements français à faire progresser leur démarche. Il s’adresse également aux étudiants, enseignants, entreprises, médias et à toute autre personne intéressée par le sujet. Cette année, 58 campus (contre 34 en 2008) ont accepté de partager leurs expériences : 22 écoles de commerce ou de management, 20 universités, 12 écoles d’ingénieurs et 4 établissements spécialisés (vétérinaire, agro-foresterie…).
Les tendances 2009-2010 des actions engagées par les campus français
Ces deux dernières années, un cap a indéniablement été franchi dans la prise en compte du développement durable dans les campus français. Alors qu’en 2008 on parlait de quelques dizaines de pionniers s’intéressant au sujet, aujourd’hui plus du tiers des établissements ont rempli le Plan Vert et 58 campus sont présents dans le guide.
Comme les tendances du guide 2008 le laissaient pressentir, on assiste en 2009 et 2010 à une structuration des politiques de développement durable dans les établissements d’enseignement supérieur.
Ainsi la quasi-totalité des établissements a-t-elle aujourd’hui nommé un référent développement durable en charge de la coordination et du suivi des actions engagées, et de nombreux campus formalisent leur démarche par des publications telles que des chartes d’engagement, Agenda 21, rapports de développement durable…
En matière de gestion écologique, les évolutions sont moins nettes car les actions sont souvent complexes à mettre en place, notamment pour ce qui concerne la rénovation énergétique des bâtiments anciens ou l’installation de systèmes d’énergies renouvelables, et demandent des investissements parfois lourds.
Néanmoins, de plus en plus de campus prennent exemple sur leurs confrères et lancent, souvent avec l’aide de leurs étudiants, des projets simples et visibles pour réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement : réalisation de bilans carbone, généralisation du tri sélectif, réduction des consommations énergétiques, achats responsables, etc.
Enfin, le guide révèle une autre nouveauté très positive : la prise en compte du développement durable dans les enseignements généraux. En effet, au-delà des formations et autres mastères spécialisés sur le sujet qui se multiplient depuis plusieurs années, les établissements mettent en place des initiatives pour que tous les étudiants intègrent de façon transversale dans leur parcours les enjeux du développement durable : sensibilisation - formation de l’ensemble du corps professoral, cours obligatoires sur le développement durable pour les premières années, réflexions sur la durabilité obligatoirement intégrées aux soutenances, etc.
Malheureusement la recherche transversale peine encore à percer et à nourrir les enseignements.