« Les maladies métaboliques comme l'obésité ou le diabète ne sont pas considérées comme des maladies environnementales, or, il faut aussi les voir sous cet angle aujourd'hui », a déclaré André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé (RES) en ouverture du colloque « Evaluation du lien entre environnement chimique, obésité et diabète », co-organisé avec la Mutualité française, le 4 avril à l'Assemblée nationale. Partout dans le monde, les maladies métaboliques explosent. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 700 millions de personnes seront obèses d'ici à 2015, avec une augmentation de 75 % en dix ans. En 2012, en France, l'obésité touchait 7 millions de personnes. Le diabète, même s'il a ses causes propres, en est une des conséquences. Selon les chiffres de l'Assurance maladie, son incidence a presque doublé entre 2000 et 2008. En 2010, il a coûté 10 milliards d'euros à la sécurité sociale. Un lien de causalité pas pris en compte. Néanmoins, actuellement, le rapport entre la pollution chimique et ces pathologies n'est pris en compte dans aucun plan national de santé publique. « Évaluer le lien entre l'environnement, l'obésité et le diabète est très important pour l'avenir des générations futures et pour notre système de protection sociale, souligne Etienne Caniard, président de la Mutualité française. On ne peut pas accepter que les données scientifiques sur le sujet ne soient pas prises en compte. Nous voulons imposer la légitimité de notre mouvement aux côtés d'acteurs plus en pointe comme le RES et mettre la santé environnementale dans l'offre de soins mutualistes ».S'il est difficile de connaître précisément la part de l'environnement dans la survenue de l'obésité, des études, de plus en plus nombreuses, mettent en évidence le rôle important joué par certains polluants, notamment les perturbateurs endocriniens (phtalates, Bisphénol A, pesticides, etc.) qui agissent sur les organes régulateurs de la lipémie et de la glycémie (tissu adipeux, foie, pancréas, muscles...).
Lire l'article complet sur viva.presse.fr La France annoncera mi-juin la stratégie qu'elle va mettre en place sur les perturbateurs endocriniens. Une consultation du public sur la question aura lieu en mai. "La France est le premier pays au monde à se doter d'une stratégie nationale, j'espère qu'elle sera ambitieuse", précise André Cicolella. De son côté, la Commission européenne planche sur leur définition. Une bataille est engagée pour savoir à partir de quand on considère que ces substances ont des effets sur la santé derrière laquelle se cachent d'importants enjeux économiques et sanitaires. Réponse fin 2013.