Conséquence directe de notre consommation de médicaments, les eaux de surface contiennent de nombreuses substances thérapeutiques. Les organismes rejettent en effet plus de la moitié des substances actives absorbées. Résultat, ces produits chimiques se retrouvent dans les eaux usées, puis dans les eaux de surface, les stations d’épuration n’étant pas prévues pour les traiter. Quant aux produits vétérinaires, ils rejoignent directement les eaux de surface par ruissèlement. Si cette contamination est connue, elle ne fait toujours pas l’objet d’une réglementation particulière.
Malgré la proposition de la Commission européenne, la révision de la directive cadre eau cet été n’a pas permis d’inscrire des médicaments parmi la cinquantaine de substances prioritaires à surveiller dans l’eau. « L’opposition des États membres a été la plus forte », regrette Martina Mlinaric, du Bureau européen de l’environnement (BEE). Pour cette responsable des questions politiques, le refus de la surveillance des médicaments par les gouvernements montre « le manque de respect total pour les preuves scientifiques démontrant l’impact des ces substances sur les écosystèmes aquatiques » (voir "Quels effets des résidus médicamenteux dans l'eau?" ). Si le Parlement européen avait voté en 2012 pour l’ajout de substances médicamenteuses dans la surveillance de la qualité de l’eau « sur la base de preuves scientifiques attestant qu’elles peuvent présenter des risques pour la santé », les Etats, eux, continuent d’opposer des « incertitudes scientifiques ».
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