L'économie circulaire et l'écologie industrielle seront au menu de la conférence environnementale, avec pour objectif de définir une stratégie nationale. L'occasion de faire le point sur ces concepts avec l'un des spécialistes mondiaux du sujet, le Suisse Suren Erkman. Professeur à l'Université de Lausanne. Novethic : Il y a 10 ans, vous écriviez que l'écologie industrielle en était à ses balbutiements. Où en est-on actuellement ? Suren Erkman : L'idée a clairement fait son chemin, mais en France je suis frappé par le fait qu'il règne une certaine confusion sur ce concept. Certes, il n'y a pas de définition officielle de l'écologie industrielle, mais il existe une communauté internationale (1), un journal académique de référence (2) et un corpus scientifique qui s'accordent sur une définition large. Selon ce consensus, l'écologie industrielle concerne la totalité des activités économiques d'ampleur industrielle, y compris l'agriculture et les services. En revanche, en France on a souvent une vision trop étroite, réservée au secteur manufacturier. De plus, en France on réduit souvent l'écologie industrielle aux seules « symbioses », c'est à dire au fait de réutiliser les déchets ou sous-produits d'une entreprise comme matières premières pour d'autres entreprises. L'écologie industrielle est donc beaucoup plus vaste ?Oui, car c'est à la fois une approche conceptuelle et scientifique sur l'évolution globale du système industriel et un ensemble de stratégies opérationnelles concrètes. L'approche scientifique cherche à comprendre les interactions entre les activités économiques et la Biosphère. Elle s'appuie sur deux grandes méthodologies, le métabolisme industriel (l'analyse des flux et stocks de matière et d'énergie) et les analyses de cycle de vie.
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