Accès aux soins des immigrés clandestins

Date de publication : 12 Janvier 2011
Date de modification : 12 Janvier 2011

Edite Estrela (S&D, Portugal), rapporteur de « Réduire les inégalités de santé dans l’UE », a déclaré qu’il était inacceptable que sur 16 pays européens, neuf ne respectent pas la Convention internationale des droits de l’Enfant. Il s’agit de l’Allemagne, Chypre, la Grèce, les Pays-Bas, la Pologne, la République tchèque, la Slovénie, la Suède et le Royaume-Uni.

Une nouvelle étude de Médecins du Monde confirme que ces pays ne garantissent pas l’accès aux structures de soins pour les enfants d’immigrés clandestins, ou pour les femmes enceintes de cette communauté. Médecins du Monde indique ainsi que : -    au Royaume-Uni, les femmes doivent payer tous les frais liés à un accouchement à l’hôpital ; -    en Allemagne, ni les enfants ni les femmes enceintes ne peuvent avoir accès au système de santé parce que les hôpitaux sont tenus de déclarer les immigrés sans papiers (sauf en cas d’urgence) ;-    en Pologne, les enfants d’immigrés sans papiers ne peuvent avoir accès aux soins qu’à l’école, et en Suède, ils ne peuvent accéder aux soins qu’en réglant l’intégralité des frais.

Ludovica Banfi (Agence européenne pour les droits fondamentaux) a souligné à ce propos que dans onze pays européens « il n’existe pas de mécanismes particuliers pour les enfants d’immigrés clandestins ; ils ne bénéficient pas de protection particulière et sont traités comme des adultes sans papiers ». Elle a ajouté que, « en Autriche et en Grèce, par exemple, les femmes enceintes issues de l’immigration clandestine n’ont légalement accès aux soins qu’en cas de complications lors de l’accouchement. Les politiques qui limitent les droits fondamentaux des immigrés clandestins ont pour but de faire de ces personnes des indigents », a-t-elle conclu. Philippe Juvin (PPE, France), médecin, a souligné la nécessité « d’éviter que les professionnels de santé ne soient transformés en responsables de la régulation de la politique d’immigration ». Hélène Flautre (Verts/EFA, France) a affirmé que « ces politiques restrictives sont en elles-mêmes néfastes, elles mettent les sans-papiers dans des situations intolérables et vont à l’encontre du concept de santé publique ». Enfin, le Dr Hans Wolff, expert en santé publique à l’Université de Genève, a déclaré qu’ « il est nécessaire de garantir un accès équitable aux soins pour tous en Europe. Sinon, cette situation conduira à une utilisation excessive des services d’urgence et posera de gros problèmes financiers ».

Pour plus de renseignements : http://huma-network.org/ 

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