L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que chaque année, 4 millions de personnes âgées ont subi certaines formes d’abus dans la région européenne de l'OMS : cette maltraitance peut être physique, sexuelle, financière ou psychologique. En outre, la majorité de ces actes de violence sont perpétrés par l’entourage de confiance des personnes âgées, un parent ou un ami, très souvent, la personne qui s'occupe d'eux. Selon l'OMS, avec le vieillissement de la population européenne, le nombre de personnes âgées nécessitant des soins de longue durée (SLD) est appelé à augmenter fortement dans les décennies à venir, conduisant à une hausse probable très significative du nombre de personnes âgées victimes de maltraitance. La première partie de la conférence a porté sur la présentation des différents projets de l'Union européenne liés à la maltraitance des personnes âgées. Les chiffres de base sur le nombre de personnes âgées qui sont victimes de maltraitance en Europe ont été fournis par les différents participants, y compris des comparaisons régionales, et des tentatives d'explications en ce qui concerne l'abus des personnes âgées ont été mises en avant. Un des principaux éléments qui est ressorti des discussions a été que l'abus envers les personnes âgées ne doit pas être considéré comme intentionnel ou poussé par des intentions malveillantes. Mme Marja Pijl, d’Eurocarers, a particulièrement souligné le fait que si les personnes âgées sont maltraitées ou subissent des négligences, ce sont des conséquences involontaires des difficultés résidant dans le travail du soignant lui-même, formel ou informel. Ce qui a amené le débat sur la question de savoir si un moyen plus efficace pour combattre l'abus des personnes âgées ne serait pas d'assurer un soutien adéquat aux soignants, en leur fournissant une aide de formation, psychologique, financière ou matérielle et s'assurer qu'ils ont jours de congés de leurs responsabilités familiales. La deuxième partie de la conférence a abordé la question de la lutte contre et la prévention de la maltraitance envers les personnes âgées dans les États membres et au niveau de l'Union européenne. Un aperçu a été donné sur ce qui était fait en termes de stratégies nationales sur la violence faite aux personnes âgées. Ce qui est ressorti de la discussion était que dans la plupart des pays européens, bien que certaines initiatives locales existent, il n'y a pas de législation nationale et qu’aucun système mondial n’a été mis en place pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées. A ce sujet, les participants ont soulevé la question de savoir si l'éventuelle législation future devrait être spécifique à l'abus des personnes âgées ou englober un large éventail d’actes de violence, fondé sur la vulnérabilité et la dépendance générale. Le rôle de l'Union européenne a également été questionné, en termes de sensibilisation, en mettant la maltraitance des personnes âgées à l'ordre du jour et en soutenant les initiatives des États membres. Différents portails de l'action au niveau de l'Union européenne ont été identifiés, tels que la stratégie Europe 2020 ou Groupe de travail du Comité de la protection sociale. Jérôme Vignon, président de l'Observatoire français sur la pauvreté et l'exclusion, a conclu la conférence en soulignant l'un des commentaires qui avaient été faites pendant le débat, qui était que l'une des solutions clé pour lutter contre maltraitance des personnes âgées résidait dans la lutte contre «l'âgisme» et dans un changement d'attitude générale envers les personnes âgées, ainsi que leur image. Certains des participants ont exprimé leur ferme conviction que l'action sur les stéréotypes négatifs existants qui sont liés à la vieillesse n'est pas seulement une étape cruciale et nécessaire pour réduire la maltraitance, mais serait en fait beaucoup plus efficace que la mise en place une législation obligatoire qui serait changement de base uniquement sur l'obligation légale.
Date de publication : 6 Février 2012
Date de modification : 6 Février 2012