VIDEO-CONSULTATIONS EN BELGIQUE

Date de publication : 3 Juillet 2020
Date de modification : 3 Juillet 2020

Le Centre fédéral belge d’Expertise des Soins de santé (KCE) a étudié l'impact des consultations vidéo sur la santé des patients atteints de maladies (somatiques)  chroniques et a analysé la manière dont ce type de consultations est organisé en France et aux Pays-Bas.

D’après le KCE, il n’existe actuellement aucune preuve scientifique que les consultations vidéo aient un impact différent sur la santé des patients que les consultations ‘ordinaires’. Les soignants ont semblé quelque peu réticents à utiliser ces technologies et leur introduction en France et aux Pays-Bas a aussi montré que le chemin est long et semé d’obstacles. Mais la crise du coronavirus a éclaté dans le courant de cette étude et les chercheurs ont été rattrapés par la réalité ; les consultations à distance par téléphone ou par vidéo ont soudain été acceptées et remboursées partout dans le monde. La dynamique actuelle devrait être mise à profit pour introduire davantage ce type de soins ‘numériques’ comme complément utile à une consultation en face à face, et non pour la remplacer. Certaines conditions doivent toutefois être respectées, dont notamment le consentement éclairé du patient.  

Jusqu'il y a quelques mois, les soins numériques étaient considérés avec une certaine suspicion mêlée d’expectative et les soignants restaient assez réticents à les utiliser. C’est alors qu’est apparu le coronavirus... Chez nous comme dans le monde entier, des mesures drastiques de ‘distanciation sociale’ ont été mises en place pour contenir sa progression. Dans le domaine des soins numériques, certaines décisions comme l'autorisation et le remboursement des consultations par téléphone ou par vidéo ont été prises en l'espace de quelques jours alors qu’elles semblaient encore hautement hypothétiques – voire inacceptables – peu de temps auparavant. L'essor des soins numériques semble désormais inéluctable, tant ils paraissent prometteurs pour rendre les soins de santé plus accessibles et contribuer à leur amélioration. 

Pourtant, les soins à distance soulèvent également de nombreuses questions concernant leur sécurité, leur qualité et leur efficacité, le bien-être des patients, le respect de la vie privée, le remboursement du prestataire de soins, les responsabilités et les assurances. Il est donc bien nécessaire de réfléchir à la meilleure façon de les intégrer dans l'organisation actuelle de nos soins de santé.

Cette étude du KCE s’est spécifiquement focalisée sur les vidéo-consultations entre des prestataires de soins et des patients atteints de maladies chroniques (somatiques) comme par exemple le suivi de l’insuffisance cardiaque, de l’accident vasculaire cérébral (AVC), de l’insuffisance rénale, du diabète, de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), de l’asthme ou encore des maladies rhumatologiques. Les chercheurs ont analysé la littérature scientifique internationale et ont étudié la manière dont les consultations vidéo sont organisées et remboursées en France et aux Pays-Bas. Ils ont également consulté les parties prenantes belges et étrangères.

Malgré de nombreuses recherches déjà effectuées, il n’existe encore aucune preuve formelle que les vidéo-consultations soient équivalentes ou meilleures que les consultations en face à face. Mais rien ne prouve non plus qu’elles puissent avoir un impact négatif sur la santé des patients, qui pour leur part s’en montrent globalement satisfaits.

En ce qui concerne les patients chroniques, il existe toutefois suffisamment d’indications – chez nous comme à l’étranger – que les vidéo-consultations peuvent être davantage encouragées. Le KCE recommande donc de développer une politique (de remboursement) des vidéo-consultations et plus généralement pour l’ensemble des soins numériques, et de la mettre en œuvre étape par étape et de manière réfléchie. Cela correspond d’ailleurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et aux politiques d'incitation de la France et des Pays-Bas.

Les associations de professionnels et de patients devront déterminer ensemble dans quels cas les vidéo-consultations peuvent être utiles et dans quels cas elles ne le sont pas, et à quelles conditions. L'une de ces conditions est qu’il ne peut y être fait appel qu'avec le consentement éclairé du patient.La technique et l'équipement doivent fonctionner correctement, être pratiques à l’usage et s'intégrer facilement aux soins habituels. Les soignants et les patients doivent disposer des compétences nécessaires pour les utiliser (ou avoir l’occasion de les acquérir), ce qui, pour certains patients, nécessitera un certain accompagnement. Les critères de bonne pratique actuellement applicables aux consultations face à face devront être respectés, tout comme certaines conditions spécifiques aux soins numériques (encore à définir). 

Le rapport :

https://kce.fgov.be/fr/node/5253?utm_source=Formulaire+d%27inscription&utm_campaign=526c778604-20200206_Press_R326_FR_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_20a16619a6-526c778604-318400025

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