L’EPRS, le think tank du Parlement européen, a publié une note analysant les capacités de l’OMS à gérer les pandémies à l’aune des premiers enseignements de la crise actuelle.
L’EPRS émet un avis critique, estimant que si certaines actions de l’agence ont pu être couronnées de succès par le passé (éradication de la variole, par exemple), la complexité de son fonctionnement, la faiblesse de son financement et ses compétences limitées par l’intergouvernementalisme ne lui permettent pas d’être pleinement efficace.
Concernant la réponse à l’épidémie de COVID-19, l’EPRS constate que l’OMS joue un rôle important de communication, de mise en réseau des médecins et chercheurs et de conseil aux gouvernements. En revanche, l’incapacité de l’agence à remettre en cause les informations officielles chinoises est jugée avec d’autant plus de sévérité que cela n’avait pas été le cas lors de l’épidémie de SARS en 2003 ; cela aurait notamment retardé la reconnaissance d’une transmission interhumaine. Sont également critiquées les premières lignes directrices de l’OMS, qui recommandaient notamment de ne pas imposer de restrictions de voyages ou de ne pas encourager le port du masque. L’agence avait en revanche recommandé dès la fin janvier la préparation de mesures de confinement massives.
La suspension de la contribution américaine, qui représente un sixième de son budget, pourrait encore davantage mettre à mal les activités de l’OMS dans les années à venir. L’EPRS suggère que cette réduction de la dépendance aux Etats, que ce soit en matière financière ou décisionnelle, est le principal axe de réforme pour améliorer l’efficacité de l’agence.
Plus d’information :
https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/BRIE/2020/651910/EPRS_BRI(2020) 651910_EN.pdf