Publié en juillet 2023, le rapport de l’IGAS a été réalisé en 2022. Il rappelle tout d’abord que la maladie d’Alzheimer et les troubles cognitifs, psychologiques et du comportement qui y sont associés représentent un enjeu de santé publique majeur puisque 1,2 million de personnes sont directement concernées.
Le rapport porte sur l’évaluation des dispositifs spécialisés et originaux de prise en charge qui se sont développés depuis 15 ans : pôles d’activité et de soins adaptés (PASA), unités d’hébergement renforcé (UHR), unités cognitivo-comportementales (UCC), unités de vie Alzheimer (UVA) en établissements ainsi que les équipes spécialisées Alzheimer (ESA) auprès de personnes résidant à leur domicile.
Constats :
D’après l’IGAS, ces dispositifs ont répondu, dans l’ensemble, aux besoins des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées mais présentent des limites et des inconvénients de plus en plus visibles sur le terrain :
- déficit de l’offre ;
- allers et retours entre structure spécialisée et lieu de résidence habituel de la personne qui ne fonctionnent pas bien en pratique ;
- investissement dans les dispositifs spécialisés qui s’est fait au détriment de l’absence de transformation globale des EHPAD.
D’une manière générale, le rapport considère que les EHPAD ne sont pas adaptés au changement rapide du profil des résidents qui présentent de plus en plus des troubles cognitifs...
Recommandations :
Les recommandations du rapport sont articulées autour de 4 axes : prévenir l’exposition aux risques et améliorer le repérage de la maladie, accompagner les personnes et leurs proches aidants, transformer les EHPAD et optimiser les dispositifs de crise.
Le rapport préconise ainsi d’améliorer les efforts de prévention et de prioriser les investissements en faveur d’une prise en charge accrue et améliorée en ville comme en établissements afin qu’ils soient mieux adaptés aux besoins des personnes accompagnées et accueillies.
L’IGAS propose aussi de renforcer le soutien à domicile des personnes et de leurs proches-aidants par un doublement du nombre de bénéficiaires des « équipes spécialisées Alzheimer » et une sensibilisation des services à domicile par ces professionnels (assistants de soins en gérontologie [ASG], ergothérapeutes, psychomotricien, psychologues…), ainsi qu’un renforcement des relais vers les autres solutions temporaires ou pérennes.
Le rapport recommande une transformation globale de tous les EHPAD pour les préparer et les adapter à l’arrivée significative de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Le rapport recommande le développement des EHPAD sans unités de vie fermées en favorisant les petites unités de vie organisées sur un mode familial, de doubler le nombre des PASA en assouplissant leurs modalités de fonctionnement. Le déploiement des interventions non médicamenteuses devrait s’appuyer sur la pluridisciplinarité, la sensibilisation de l’ensemble du personnel et l’expérimentation d’un forfait spécifique.
Le rapport suggère enfin d’ouvrir une unité cognito-comportementale (UCC) dans la dizaine de départements qui en manquent et d’arrêter le déploiement des UHR, tout en développant l’articulation des unités existantes avec la filière gériatrique.