Qu’est-ce qu’un événement indésirable ?
Un événement indésirable associé aux soins est défini comme un incident préjudiciable à un patient hospitalisé, associé à la réalisation d’une investigation, d’un traitement ou d’un acte de prévention. Il est considéré comme grave lorsqu’il entraîne une prolongation de l'hospitalisation, qu’il est à l'origine d'un handicap, d'une incapacité, associé à une menace vitale ou à un décès. Selon l’enquête nationale 2009 sur les événements indésirables associés aux soins (Eneis), il est jugé évitable lorsqu’il est établi qu’il ne serait pas survenu « si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de cet événement ». Les événements indésirables ont pour origine une procédure (intervention chirurgicale ou acte invasif), un produit de santé (médicament, dispositif médical implantable ou non) ou une infection liée aux soins.
Quel état des lieux dans les hôpitaux français?
275 000 à 395 000 événements indésirables graves (EIG) surviennent chaque année à l'hôpital, soit un EIG tous les 5 jours dans un service de 30 lits. 48 % d’entre eux seraient évitables. En moyenne, 6,2 EIG surviennent ainsi pour 1 000 jours d’hospitalisation. La densité d’incidence en chirurgie (9,2 cas pour 1 000 jours) est supérieure à celle enregistrée dans les unités de médecine (4,7).
Quel impact financier ?
Selon l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes), qui a étudié 9 types d’événements indésirables, les événements indésirables ont représenté en 2007 un surcoût de près de 700 millions d’euros à l’hôpital en France. Quatre pathologies ou complications médicales cumulent 90 % du surcoût total : les désordres physiologiques et métaboliques postopératoires qui ont entraîné un surcoût de 260 millions d’euros (40 % du coût total), les septicémies post-opératoires (155 millions), les escarres (136 millions d’euros) et les embolies pulmonaires post-opératoires (70 millions d’euros).
Quelle politique d’amélioration ?
La loi « Hôpital, patients, santé, territoires » du 21/07/2009 renforce les exigences à atteindre en matière de qualité et de sécurité des soins, en conférant un rôle accru à la commission médicale d’établissement (CME). Par décret du 12 novembre 2010, les directeurs d'établissement nomment des «coordinateurs» de gestion des risques dans les CME. Enfin, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier un guide de 8 pages à destination des professionnels qui comprend des outils pratiques pour sécuriser les soins.
Pour en savoir plus : www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1239410/mettre-en-oeuvre-la-gestion-des-risques-associes-aux-soins-en-etablissement-de-sante